Sérénade et Laïla

Privée depuis 1993 de sa fille Laïla, qu’elle sait menacée d’excision, Sérénade Chafik saisit en 1998 la justice française, qui dénie ses droits. Impulsée par le collectif Encore elles - Femmes en marche à Nantes, la mobilisation s’organise alors autour de son combat.

 

En juin 2002, une délégation se rend à l’Élysée.

En novembre 2002, commence une campagne de pétitions.

En février 2003, Sérénade Chafik entame une grève de la faim avec un comité de soutien à dimension nationale.

Il faudra dix ans de lutte et onze procès pour qu’enfin Laïla puisse venir vivre et étudier auprès de sa mère.

 

Dans Répudiation, Sérénade Chafik éclaire sur la situation des femmes en Égypte en remontant à son enfance au Caire. Fille de parents militants de gauche, elle a vécu en direct les espoirs de progrès social et les désillusions qui ont suivi. De Nasser à Sadate, puis à Moubarak, les droits des femmes stagnent puis régressent. Sérénade Chafik, jeune fille cultivée et émancipée, le subit de plein fouet avec ses deux mariages successifs, où sa liberté lui est confisquée. En 1993, elle choisit la France. Elle a dû laisser au Caire sa fille Leïla, que son ex-mari refuse de laisser partir. Naturalisée française, Sérénade Chafik pense que le « pays des droits de l’homme » la soutiendra pour arracher la fillette à la menace de l’excision. Mais au nom d’une convention bilatérale signée avec l’Egypte, la France fait respecter la charia. Sérénade Chafik raconte ensuite sa longue lutte pour reprendre Laïla.

Répudiation – Femme et mère en Égypte : loin des splendeurs pharaoniques, la terrible réalité, Michel Lafon, 2003.

 

Le film Liberté, liberté ô mon Egypte de Sabreen Bint Loula donne la parole à Sérénade Chafik et sa fille Laïla enfin réunies. Ensemble elles reviennent sur ces années noires où elles ont maintenu le lien malgré tout. Elles racontent comment participer côte à côte à la révolution en Égypte a soudé une complicité qu’on leur avait refusé durant seize ans.

Liberté, liberté ô mon Egypte de Sabreen Bint Loula, production Atelier Varan 2011.