L'égalité femmes/hommes, c'est quoi pour nous ?

Samedi 17 mars, la Cité Côté Femmes avait organisé une après-midi destinée à

célébrer la Journée internationale des droits des femmes. Des stands pour s'informer et dialoguer, un coin goûter pour satisfaire sa gourmandise, un groupe d'improvisatrices pour commenter la rencontre à mesure... Et bien sûr, tout s'achevait en musique.

À l'association Style Alpaga, la rencontre se préparait depuis plus d'une semaine. Qui le voulait était invitée à participer au démarrage de l'élaboration du patchwork collectif. Son principe : assembler des carrés de tissu aux couleurs de la Cafète. À peindre, dessiner, broder, écrire à sa guise, en suivant toujours le thème des droits des femmes, espoirs, vœux, luttes, revendications. Des femmes du quartier passèrent nombreuses. Leurs carrés décorés représentaient dans la salle festive du CSC du Jamet celles qui n'avaient pu y venir. Par exemple les familières d'Arlène, celles qui réalisèrent la terrasse de la Cafète. Style Alpaga avait emporté ce samedi du tissu et des accessoires, des pinceaux et des stylos, du fil et des machines à coudre, pour poursuivre le patchwork, nouvel ornement emblématique de la CCF.

Autre nouvel ornement, apporté par sa créatrice Fani Mimouni : des kakémono reprenant le motif des bulles présent sur les murs de la Cafète, eux aussi dans les couleurs du lieu. Frais, aériens, ils dynamisent et adoucissent la salle.

Des images et des paroles

L'après-midi a commencé avec la présentation d'une vidéo produite par Makiz'art. Dynamique, bien mené, le documentaire montre un échange qui tient au cœur de l'association du quartier Bellevue, Paroles de filles :  une correspondance filmée avec des artistes tunisiennes du collectif féministe Chaml (Tunis). "Qu’est-ce que c’est être une femme sur le quartier ? Est-ce plus dur d’être une femme ou un homme ?", telle était la question posée. L'écran ne s'est pas éteint après sa projection, puisqu'ont été diffusés des diaporamas de Corinne Provost, montrant des images d'initiatives et de festivités à la Cafète et partout où la CCF initie des rencontres avec les femmes du quartier.

Sont ensuite entrées en scène les improvisatrices menées par Hélène Sirven, de la Cie À Main Levée, reconnaissables à leurs chapeaux. Elles circulaient entre les stands, ouvraient les yeux et les oreilles. Avec ce qu'elles avaient vu, entendu, compris, décelé, elles composaient des scènettes impromptues dont elles nous faisaient immédiatement profiter. Leurs interventions amusantes cassaient le ron-ron et relançaient les discussions.

Des membres de la CCF avaient préparé et animaient des stands thématiques où les visiteuses et les visiteuses étaient invité·es à s'exprimer. La santé, la jeunesse, l'éducation, l'emploi furent ainsi abordés, en gardant trace de propos enrichissant les recherches de terrain de la CCF. Au stand Vie de quartier, un jeu proposait de changer la physionomie du quartier en attribuant aux rues les noms de femmes qui se sont illustrées par leurs choix audacieux sans pour autant, compte tenu de l'obscurité dans laquelle est tenue l'histoire des femmes, rester dans les mémoires parmi les personnages illustres. Le plan de Bellevue n'est pas complet : à suivre au fil des prochaines rencontres.

L'association ASAMLA (Santé Migrants de Loire Atlantique) avait accepté de se joindre à l'après-midi. Pour les migrant·es, l'intégration passe par une maîtrise, non seulement de la langue mais des codes sociaux de leur pays d'accueil. La méconnaissance des deux les empêche dans les premiers temps de leur installation de répondre à leurs besoins essentiels. Notamment de veiller à leur santé que des conditions de vie et de voyage difficiles ont souvent gravement atteinte. L'ASAMLA leur offre l'accompagnement d'un·e interprète qui, non content·e de traduire les propos des migrant·es, favorise la compréhension entre elles/eux et les professionnel·les. La langue n'est pas tout, importe aussi la façon d'envisager, d'aborder une situation. L'ASAMLA, qui existe depuis 1984, s'est aussi engagée dans la lutte contre les mutilations génitales.

Bouger l'esprit, bouger les jambes

Pour poursuivre la discussion, pour se régaler d'une des gaufres ou des crêpes confectionnées par des habituées de la Cafète, on rejoignait l'espace Cafète reconstitué avec ses tables, ses parasols, et des grilles où accrocher pêle-mêle les propos du jour recueillis sur des petits papiers. On y discutait du "temps libre", ce temps passé à faire ce qu'on aime ou à ne rien faire, auquel les femmes accordent (trop) peu de temps.

Avant les au-revoir, Padchichi prit place sur la petite scène préparée devant la grande scène de théâtre. Ce duo de musiciennes s'est formée à Nantes en 2011. Naira Andrade et Anne Lacouture chantent, jouent de la guitare, de l'accordéon, de la flûte, des percussions, mêlent leur univers musicaux et se retrouvent autour de ballades et de ritournelles d'Amérique latine, du Cap Vert, d'Italie et même de France. Leur allégresse invite à danser.