Mars'Elles, un bilan prometteur

Durant tout le mois de mars, expositions, projections de films, conférences,

débats, spectacles, concerts, ont animé la commune de Bouguenais.

Thème commun : les femmes dans l'art, et leurs difficultés pour accéder

à la professionnalisation. Que dit Vanessa Renaud, initiatrice de l'évènement,

de cette première édition ?

Samedi 5 mars, inauguration de Mars'Elles à la carrière de la Roche Ballue, avec défilé mixte Kromozom, concert de la chanteuse  Buridane, ateliers créatifs ...

"Nous sommes satisfait.es, car il y a eu une bonne fréquentation, se réjouit la photographe Vanessa Renaud, co-fondatrice de l'association La Réaction, qui a porté ce mois d'animations, en complicité avec la plasticienne Fani Minoudi. "La programmation était variée, les événements bien pris en mains par les partenaires." Partenaires dûment averti.es des enjeux féministes du projet, qui ont suivi en entrée de jeu un atelier "Parlez-vous non sexiste ?".

Vanessa Renaud envisage déjà une deuxième édition. En maintenant le même thème central : "L'entrée par l'art permet de toucher tout le monde. Mieux qu'avec des sujets tendus, comme les violences faites aux femmes. Le public ne s'intéressait pas particulièrement à la question des femmes, mais il a accepté le thème sans agressivité." Les sujets "tendus" n'étaient pourtant jamais loin, notamment lors de l'exposition de l'ABJC qui, au Nicaragua, en collaboration avec l'association locale Cesesma, se mobilise pour combattre les violences faites aux femmes entraînant un nombre énorme de grossesses chez les adolescentes. Le public s'ouvrit aussi à des sujets inattendus, comme la conférence de Roberte Laporal, auteure de La Couvade sur la place du père en périnatalité.

L'année prochaine, Vanessa Renaud veut aller plus loin, aborder la question de la mixité à l'école, du harcèlement, "toujours en partant d'entrées positives, pas d'entrées frontales". Elle regrette de pas avoir attiré les jeunes adultes et les ados, faute d'interlocuteurs pour "s'approprier les thématiques". Mais elle a déjà déjà rencontré, en vue de la prochaine édition, des associations qui l'aideront à pousser les portes des collèges et des lycées.

Concert de la Brigade d'Intervention voKale, vendredi 18 mars, lors de la soirée café-concert au centre Marcet

Autre sujet de satisfaction : le succès de la journée du 7 avril, où fut inaugurée l'exposition d'Emulsion A la rencontre de femmes roms, en partenariat avec l'association Solidarom. "Deux femmes du camp de Bouguenais ont préparé le buffet. C'était une première ! Elles ont été rémunérées. Donc, elles ont eu la nécessité d'ouvrir un compte bancaire. C'est important. C'est super ! " La soirée, particulièrement chaleureuse, a attiré un autre public. Les échanges furent nourris - une particularité commune à toutes les rencontres, d'ailleurs, y compris celles des petits déjeuners.

Les artistes qui se sont produites ont aussi exprimé leur contentement. Pourtant, elles avaient consenti à un rabais sur le tarif de leur prestation ! Car, c'est là où le bât blesse : la réponse financière des collectivités, trop tardive, n'arrivait pas du tout à la hauteur des besoins réels. "On subit ce qu'on dénonce, conclut Vanessa Renaud. Les participantes sont devenues des militantes pour le projet. On n'a pas pu acquitter les droits d'auteures pour les photos. Je dois bosser pour payer les artistes invitées. Alors que je suis moi-même précaire." Pour le bilan qui se tiendra avec les partenaires, Vanessa Renaud tient à montrer les "vrais chiffres". Indispensable pour repartir du bon pied pour la prochaine édition.