Nathalie Rouquayrol, chanteuse et travailleuse sociale

La musique rassemble les âmes

Look rock n’roll, franc parlé, humour et dynamisme, Nathalie Rouquayrol est un petit bout de femme qui vit sa vie et ses rêves. Focus sur cette chanteuse qui occupe une place rare dans la musique alternative nantaise.

Originaire de Cannes, elle arrive à Nantes à l’âge de 12 ans avec ses parents. Elle suivra une formation dans le social et deviendra médiatrice de quartier, puis assistante de direction d’école élémentaire, aujourd’hui travailleuse sociale sur Nantes pour la sauvegarde de l’enfance au sein d’une MECS (Maison d’enfants à caractère social). « Je garde séparés les univers musical, personnel et professionnel. Mon métier me permet de faire ce que j'aime humainement, en me garantissant une stabilité financière et en m'offrant la possibilité de vivre ma passion. »


Une femme : de multiples casquettes

Chanteuse, Nathalie Rouquayrol a suivi un an de cours au centre de musique de la Balinière à Rezé, pour travailler sa voix et avoir quelques bases. Ensuite, c’est de manière totalement autodidacte qu’elle affine et trouve son style.

De 2006 à 2008, elle commence à griffonner quelques textes avant de faire la rencontre en 2010 de Hervé Brusq, ancien bassiste des Caméléons, et de Didier Migaud, guitariste. La musique prend alors une part plus importante dans sa vie : « Jusque-là, je m'amusais entre bœuf improvisé - et bien souvent en chant yaourtisé ! » Puis c’est un coup de foudre, un bœuf au café La Rumeur, à Nantes, à l’époque de Nasser, le regretté découvreur de talents. Une véritable chance, et le début de cette grande histoire, celle des Ping Pong Show, caractérisée par le premier morceau, Last Sonar.

Nathalie Rouquayrol partage alors sa vie entre son travail, sa musique et son fils Youri, âgé maintenant de 17 ans.

Triprock et ironie

Une belle osmose s'est créée dès le début de la naissance de Ping Pong Show. Un nouveau son, un peu électro, beaucoup rock, des sonorités sensibles, presque indus : le « triprock », ainsi le groupe définit-il son style. Leur nom vient du film Priscilla, folle du désert. La mise en scène est rock, burlesque, déjantée, et théâtralisée pour susciter l’échange avec le public. Le groupe n’a pas de batteur, tous les morceaux sont créés par leurs soins sur logiciels et envoyés ensuite comme avec une boite à rythmes.

Hervé Brusq compose la musique, Nathalie Rouquayrol écrit : « Quand j'écris un texte, je commence souvent par écouter l'intention que Hervé a voulu mettre dans sa composition. À partir de là, je me lance et bien souvent en yaourt encore aujourd'hui. Puis les mots prennent forme, le texte se dessine... Et bim !, la chanson est née ! Les textes sont inspirés du rapport à la vie, du quotidien, de faits de société. J’ironise en fait, comme dans le morceau Sexe Ici, on a l’impression que je parle de sexe, mais surtout de fric en fait, il faut creuser pour bien cerner le sens. Nos textes reflètent des idées et pensées face à un monde et des êtres qui se cherchent perpétuellement. Au travers de la chanson Réunification, nous appelons chaque personne, chaque idée à  prendre place au sein d'un tout, en refusant une soumission et une place de "perdant-e". L'idée est que nous sommes responsables de nos actes et qu'il faut souvent se dresser pour faire entendre nos droits. »

Position qu’elle défend au quotidien par sa simple présence, sa manière de pimenter les choses simples, sa simplicité à dire ce qu’elle pense et un charisme qui parait être un don quand on la voit sur scène. Une prestance dont elle-même n’a peut-être pas conscience, une façon de dire que c’est possible ! En concert, Nathalie Rouquayrol invite le public à jouer et entrer dans la danse via sa voix incomparable et son humour omniprésent, bien souvent moteur de la création, et qu’elle n’hésite pas à utiliser, sur scène et dans la vie. Des envies de partage et de positive attitude.

 

Des projets et des rendez-vous

De nombreuses connexions avec le monde associatif permettent au public de pouvoir écouter le groupe régulièrement sur Nantes et l’agglomération. « On n’en vit pas, mais ça fait vivre le groupe. On est autonome, on peut s’acheter nos instruments, avoir des moyens pour continuer et ça nous alimente la tête. »

En 2011, Ping Pong Show a sorti son premier CD et cette année, son premier vinyle masterisé avec le studio Garage Hermétique de Rezé, « une super expérience, un véritable challenge ». C’est un rêve et un choix engagé : « Le financement est autonome. Ce qui compte, c’est l’indépendance, nous souhaitions vraiment ce support vinyle. L’idée, c’est d’être compréhensibles par un maximum de personnes. Le nouveau projet, c’est donc un morceau en allemand, puis pourquoi pas dans d’autres langues. Après les périodes de concerts, le retour au calme permettra de créer de nouveaux morceaux : « C’est un coup de cœur musical humain, de belles rencontres d’âmes et de vie ».

 

Texte et photos : Vanessa Renaud – Alchemy Photo

Prochains concerts de Ping Pong Show :

* le 11 septembre à l’Herbergement (85)

* le 18 septembre avec l’association du barouf festival à la Cave à son, l’Herbergement (85)

* le 17 octobre au Zygo bar à Nantes

* le 27 novembre à  l’Ivresse à  Nantes.