Quel(s) quartier(s) veulent-elles ?

Le 12 mars 2016, le collectif la Cité Côté Femmes (CCF) saluait

la Journée internationale des droits des femmes par un après-midi de rencontres au centre socio-culturel Accoord de Bellevue.

Le thème : "Envies, besoins d'espaces et de lieux ?"

Les visiteuses venaient de Bellevue, mais aussi des Dervallières, de la Contrie ou de Bouguenais. Quel que quartier qu'elles habitent, elles étaient invitées à exprimer leurs impressions et propositions autour de trois axes : ce que j'aime, ce que je n'aime pas, ce que j'aimerais. Après un café ou un thé, des salutations de bienvenue, un rappel des enjeux du 8 mars et l'énoncé du programme de l'après-midi, les femmes se réunirent autour de deux tables pour lancer les échanges autour des besoins et des désirs - lesquels peuvent aussi se rencontrer.

Pendant ce temps-là, au calme dans une pièce attenante, un autre groupe traitait du même sujet sous une forme différente, celle de l'atelier d'écriture animé par Catherine Liabastre, conseillère technique à la Direction Générale de la Cohésion Sociale . L'exercice commença par la proposition de mots. Il s'agissait de définir les lieux et les plaisirs dont on aimerait jouir dans son quartier. Puis de mieux les qualifier, avec d'autres mots, tout droit sortis de l'imaginaire de chacune, et parmi lesquels on piocha en fin de séance pour rédiger un texte personnel.

Après les ateliers, un temps de pause. Les enfants, jusqu'à là confié.es à une animatrice et équipé.es d'une malle de lectures non sexistes, viennent partager le goûter : des pommes bio cultivées par Mireille Friou et des beignets roms confectionnés par Medalia Duduianu-Ion. C'est le moment de feuilleter les publications présentées sur la table de lecture (dont le rapport d'activité 2015 de la CCF, principalement consacré aux modes de garde d'enfants), de parcourir la Cartographie réalisée par les femmes d'Arlène, de (re)découvrir l'exposition Bellevue et ses dames ou de regarder défiler sur grand écran des diaporamas créés par Emulsion, notamment à partir de photos de femmes et jeunes filles du quartier découvrant le Canoë Kayak.

Puis vinrent les restitutions des ateliers. Les femmes réunies autour des tables rondes ont dit apprécier leur quartier et leurs relations de voisinage. Elles aiment se retrouver en bas de leur immeuble, rencontres informelles mais qui comptent. Elles participent volontiers aux activités proposées. Quand le centre socio-culturel se trouve loin de leur domicile, elles le regrettent. Les activités de jardinage place des Lauriers à Bellevue obtiennent un vif succès. Du côté des manques, celui de commerces de proximité, notamment de boulangeries, est unanimement déploré, de même que la présence dans l'espace public d'encombrants qui nuisent à l'image d'un quartier. On réclame des lieux de stockage collectifs pour les habitant.es des appartements que le manque d'espace incite à jeter plus vite qu'elles/ils ne le souhaiteraient. L'idée a été évoquée de remettre au goût du jour les petits déjeuners collectifs qui se pratiquaient jadis à Bellevue; ainsi que de renouveler l'installation ponctuelle d'un four à pain sur la place des Lauriers, animation qui avait rassemblé des familles. Les mères attendent des solutions pour occuper les jeunes garçons traînant dans les rues. Pour elles-mêmes, elles souhaiteraient davantage de lieux de rencontre, sans conditions d'accès, où elles seraient force de propositions; et pour en profiter pleinement, un mode de garde sur place. Ces lieux permettent, outre de se détendre et de communiquer, de faire circuler des informations, comme celle de la création d'un centre de santé à Bellevue, que beaucoup de femmes ignoraient. Elles ont aussi envie de partager entre femmes des activités comme le sport ou la piscine. L'ouverture d'un café non monopolisé par les hommes, où elles se sentiraient à leur aise, les tente. Même désir d'harmonie dans l'atelier d'écriture, où la création de pistes cyclables figurait dans les propositions. Trois participantes nous donnent lecture des courts textes qu'elles ont produits.

Pour clôturer cette après-midi positive, la clown Cécile Grimaud, alias Lulu, de la compagnie Tout'Berzingue, présente un court spectacle hilarant, avec pour accessoires principaux un grand cadre, un rouleau de scotch, un foulard et une mini reproduction du tableau de la Joconde.