De quoi parlerons-nous ?

11 février 2016 : premier atelier Expression.

Avec : Antoinette, Évelyne, Gaëlle, Marie-Cécile, Martine, Rachel, Taguhi, Yolenn.

Thématique évidente pour une première rencontre : sur quels thèmes les femmes accueillies ont-elles envie de s’exprimer ? Sachant que leurs paroles seront relayées sur le webmagazine Émulsion et dans le futur agenda.

Yolenn aimerait que « que chacune parle de sa région d’origine, parce qu’on ne sait pas finalement. Prenons par exemple le Sénégal. Je connais Dakar comme tout le monde. Mais je ne connais pas ce qu’il y a autour, la campagne et les autres villes. Et ça serait bien qu’on sache comment vivent les gens là-bas. Je ne connais pas la Sologne non plus ! » Yolenn est elle-même bretonne et irlandaise.

Rachel, camerounaise, estime que, puisque maintenant, elle vit en France, elle doit parler « de ce qui se passe ici et maintenant.» Elle souhaite évoquer « tout ce qu’on fait ici », c’est à dire, au lieu d’accueil.

Ce souhait est unanimement partagé. Par Tagui, par exemple. Cette jeune Arménienne fabrique des bijoux avec du tissu. Elle voudrait raconter ses techniques et montrer ses œuvres en photos. L’idée de mettre en valeur les talents des unes et des autres remporte aussi l’unanimité. Ainsi que celle de donner des recettes de cuisine, car toutes adorent manger.

Évelyne voudrait parler « de l’ordinateur. Je ne sais pas en faire. » Si cette proposition n’est guère applicable dans le cadre de la création d’un agenda, elle fait germer le projet d’un atelier d’initiation à l’informatique organisé par les bénévoles. Celles-ci notent aussi l’autre désir d’Évelyne, écouter de la musique. « Ça fait du bien », dit-elle.

Un agenda à principes

Yolenn soumet un principe : « Et si, pour une fois, on pouvait mettre une petite note d’espoir ? » Toutes les femmes approuvent. La décision sera immédiatement mise en pratique par le choix d’une phrase positive par mois, traduite dans toutes les langues parlées au lieu d’accueil. Car, souligne Yolenn, « ça fait plaisir de voir de temps en temps sa langue. » Les deux phrases déjà choisies : « Bienvenue à l’accueil de jour ! », promise à rester en permanence affichée dans la salle commune ; « Toutes les femmes sont belles. », qui dans l’agenda, pourrait prendre place au mois de mars, où l’on célèbre la Journée internationale des droits des femmes.

Quelques choix sont faits concernant l’agenda : n’y noter aucune date religieuse, pas même noël ; y noter en revanche des fêtes « positives », comme le 8 mars (mais pas la fête des mères !) ; citer, avec leur accord, tous les prénoms des femmes ayant participé – une idée que les femmes associeraient volontiers à la création d’un panneau collectif.