Dans la rue avec les féministes

Pourquoi marche-t-on avec des féministes ?

Quelques réponses saisies dans le cortège du 6 juin 2015, avec la MMF.

Deux jeunes femmes

"Nous on découvre ! On ne connaissait pas..On est venues ici par des amies qui nous ont parlé de la Marche. Du coup, on découvre les associations."

Oui, elles sont "bien sûr" intéressées par le féminisme. Par quel aspect en particulier ? Elles ne savent pas encore.

 

Une artiste féministe

Chloé Martin, auteure, comédienne et metteuse en scène, tourne des panneaux vers des automobilistes dont la circulation est gênée par le passage des marcheur.ses. "Souvent dans les manifestations, je me fais des pancartes pour transmettre aux gens qui ne sont pas dans la manif, qui sont empêchés par la manif, qui se demandent ce qu'il se passe encore. Alors, je prends le temps de leur expliquer pourquoi je suis là. Je suis là pour rejoindre des hommes et des femmes qui luttent contre les violences faites dans le monde contre le féminin."

 

Un retraité solidaire

"Je pense sincèrement qu'il y a à l'heure actuelle, et qu'il y en a eu toujours, des problèmes de la femme dans la société. Par rapport à l'homme, elle se sent, et elle est, présente, mais elle n'a pas le même pouvoir, les mêmes droits, même pas l'égalité dans les salaires, dans les conditions de travail."

 

Une étudiante syndicaliste

"Je défends les droits des femmes parce qu'aujourd'hui, il y a encore plein d'inégalités, dans plein de domaines, que ce soit dans le sexisme de tous les jours, le harcèlement dans la rue, le harcèlement au travail, le harcèlement dans les écoles. On est ici pour représenter toutes les femmes dans le monde."

 

Une autre étudiante

"Je défends l'universalité des droits des femmes. Même si on a eu énormément d'avancées par rapport au siècle dernier, il reste énormément de choses à faire. Si on fait le point, il reste beaucoup de différences entre la situation des hommes et celle des femmes."


Une Toulousaine

"L'amour entre les femmes, la solidarité, je prône. Justement, on nous a éduquées à être des rivales, à nous opposer à nos mères, nous opposer pour des hommes, à détester parfois nos frères parce qu'ils étaient privilégiés. Alors moi je veux un monde où il y ait plus d'amour entre les femmes, entre les femmes et les hommes, entre les êtres humains, les enfants. Du plaisir et de l'amour, un peu moins de marché."

 

Une syndicaliste marseillaise

"J'entends rien du tout ! On se balade, là, on dirait presque une marche silencieuse, ça fait plus de bruit à Marseille ! "

Et pourquoi n'y a t-il pas plus de monde ?

"Je ne sais pas. Moi, cette Marche mondiale, je la trouve un peu bizaroïde. Je les ai toutes faites et je trouve qu'il n'y a pas trop de cohérence dans tout ce qui se passe. C'est pas très marrant. Après, le contexte national n'est pas rigolo. Individualisation, repli sur soi accrus par le grand capital qui veut tout privatiser, ça fait peur."

Elle évoque le création d'une coopérative où règne l'égalité des tâches et des salaires : "Si on se met ensemble et qu'on réfléchit, c'est possible."

 

Une citoyenne

"J'appartiens à l'association Romeurope, on soutient les familles roms, et je trouve que les femmes roms sont quand même mises à mal. C'est pour ça que je suis là, pour leur montrer qu'il existe des lieux où on peut défendre nos droits. On peut faire avancer les choses. Il n'y en a pas ici mais ce matin, elles ont cuisiné pour la Marche mondiale."

En effet, place Gloriette, des femmes roms tenaient un stand où  elles vendaient des spécialités cuisinées dans le cadre d'ateliers collectifs.

"En leur montrant ce genre de manifestation, elles prennent aussi conscience que leurs coutumes peuvent évoluer en leur faveur. "

 

Quatre copines

Une manifestation kurde marche dans le sillage des femmes. Parmi les participant.es, un quatuor d'ados soudées :  une Kurde, une Mauritanienne et deux Françaises. Certes, elles sont là pour les droit des Kurdes, mais aussi elles "défendent les femmes". On les entend crier : SOS femmes battues !

"On est pour la liberté, en général. Une femme, c'est pas un objet. On ne peut pas l'utiliser, on ne peut pas faire n'importe-quoi avec. Elle peut faire ce qu'elle veut, avec la liberté qu'elle veut. Voilà."