Un lieu où se reconstruire

Les œuvres exposées à l'agora de la Marche Mondiale des Femmes, place Petite Hollande

Trois jours par semaine, des femmes maltraitées par la vie trouvent soutien et réconfort à l’Accueil de jour pour femmes des Restos du cœur, à Nantes.

« Je suis passée devant, j’ai poussé la porte, j’ai été bien reçue. C’est un lieu attachant, riche de tolérance. On a beaucoup d’échanges mais on garde notre intimité. Je n’en ai plus besoin maintenant. J’y vais quand même souvent et je donne des coups de main. » Ce lieu dont parle Agnès, c’est l’Accueil de jour pour femmes des Restaurants du Cœur à Nantes.

Pour la Marche mondiale des Femmes les 6 et 7 juin 2015 à Nantes, des femmes accueillies ont réalisé des œuvres plastiques. « On a sorti tout ce qu’on avait, du papier, du tissu, du plastique… Plus particulièrement des choses très féminines, comme des paillettes », raconte Géraldine Simon, qui a guidé les huit ateliers thématiques successifs. « Chacune a choisi son sujet. Mais en suivant les thèmes de la Marche : les violences, les migrantes, les intégrismes… ». Ces œuvres ont été accrochées sur des grilles et présentées sur le stand de l’Accueil. En les découvrant, les passant.es avouent une intense émotion. Les auteures venues en visite sur le site se montrent étonnées, mais fières, de leur succès.

Se rencontrer, partager

« A l’origine, le lieu accueillait des femmes en errance. Ça s’est élargi aux femmes en difficulté, même si elles disposent d’un logement », explique Fanny Gingreau. Travailleuse sociale, elle est depuis deux ans l’unique salariée du lieu, entourée de bénévoles. « L’accueil est inconditionnel. La plupart des femmes ont de 35 à 55 ans. Environ 80% d’entre elles viennent régulièrement. Cette année, on a reçu beaucoup plus de migrantes qu’auparavant. »

Les accueillies disposent d’une douche, d’une buanderie, d’un repas gratuit à midi. Elles bénéficient d’un soutien administratif, d’une écoute au quotidien des accueillantes et de celle d’une psychologue, des soins d’une coiffeuse, d’une ostéopathe, d’une masseuse, et partagent un atelier de biodanza, « danse de la vie » qui vise à stimuler les potentiels et favoriser le lien.

« C’est aussi un lieu de rencontres », précise Fanny Gingreau. Pour Géraldine Simon, celui où elle a enfin libéré son envie de se lancer dans le bénévolat. Agnès affirme qu’il lui a « permis de se reconstruire ». Les femmes accueillies qui passent au stand confirment.