Décalogue pour une rédaction non sexiste

Annexe 1 : Quelques exemples, extraits de textes parmi lesquels la Convention Collective dite Convention "SYNTEC"

 


Eviter les expressions utilisant le soi-disant « masculin générique », et les références stéréotypées (l’un étant souvent le cache-sexe des autres, au propre comme au figuré) :

 

Remarque 1 : Ainsi, on réservera Droits de l’Homme aux documents historiques francophones portant ce titre. Mais quand il s’agit du concept ou d’un document dans différentes langues faisant l’objet de traduction, Amnesty International préconise droits de la personne, de la personne humaine, droits humains. Dans la plupart des contextes, « fraternellement » pourrait être remplacé par « solidairement».

 

Remarque 2 : Abréger l’expression « Journée Internationale de Lutte pour les

Droits des Femmes », certes, mais sûrement pas en « Journée de la Femme », sur le modèle de la « journée du Cheval ». Au mieux abstraite, au pire condescendante, cette formule évoque un « éternel féminin » nostalgique et évanescent. Rappelons-nous les réactions à juste titre suscitées par le discours prononcé à Dakar le 26 juillet 2007 par Nicolas Sarkozy, autour de « l’homme africain » et « l’homme noir », déshistoricisé et renvoyé, lui aussi, à l’état de nature !

 

Remarque 3 : Les expressions « métiers féminins » ou « métiers masculins » alimentent ce que l’on prétend combattre : il y a des métiers occupés majoritairement par des femmes ou par des hommes, mais il n’existe aucun métier « féminin » ou « masculin » par essence ! Quant au « management (au) féminin », il naturalise, il essentialise de supposées « qualités féminines », déniant ainsi toute valeur de qualification à des comportements acquis à travers des interactions sociales. De plus, étiqueter ainsi des attitudes socialement attendues enferme les femmes dans des comportements stéréotypés : compassion et maternage. Margaret Thatcher est une femme au même titre que Carla Bruni ; la soldate qui tient la laisse à Abou Ghraib l’est tout autant que ne l’était Jeanne d’Arc.

 

Remarque 4 : Les « crimes passionnels » sont en général des fémicides, assassinats de femmes victimes de la violence de genre. Cette catégorie journalistique, qui renverse les rôles et confond différents types de meurtres, est utilisée comme excuse ou circonstance atténuante.

Remarque 1 : L’usage actuel a tendance à utiliser un féminin en -trice même pour des noms dans lesquels le « t » appartient au verbe de base : une éditrice.

 

Remarque 2 : On note une tendance forte à employer un féminin identique au masculin : une auteur(e), une médecin(e), une chef(fe), mais aussi une clerc, une conseil, une témoin

 

Remarque 3 : Le suffixe féminin -esse (une poétesse) est tombé en désuétude, sauf quelques exceptions. On recommande donc la maire, la notaire, la chef (ou cheffe)…

 

Remarque 4 : chef adjointe, contrôleuse-vérificatrice, directrice financière, enseignante associée, haute fonctionnaire, maréchale-ferrante, mécanicienne navigante, première ministre, présidente-directrice-générale, receveuse principale, trésorière-payeuse, … :

En général, les adjectifs ou les participes en fonction adjectivale s’accordent.

 

Remarque 5 : dame de compagnie est symétrique de monsieur de compagnie, comme homme de ménage, femme d’entretien, et femme-grenouille le sont de femme de ménage, homme d’entretien, et d’homme-grenouille ; maïeuticien ou sage-homme sont admis face à sage-femme, et prudefemme était utilisé au Moyen-Age.