Des masques pour Bellevue, du travail pour les femmes

 

L’équipe de Style Alpaga -salariées, adhérentes et volontaires- a immédiatement emboîté le pas dans le grand chantier de confection de masques coordonné par l’association Des femmes en fil à Bellevue.

L’objectif est clair : réaliser des masques en nombre pour que les personnes du quartier avec peu de ressources en disposent gratuitement le plus vite possible, mais aussi pour les femmes actives qui participent à toutes les actions d’aide aux personnes vulnérables et dans le besoin (portage de repas à domicile, distributions collectives de denrées alimentaires...).

Bien évidemment, cet engagement a demandé aux animatrices de Style Alpaga un temps d’organisation et d’installation de leurs locaux conformément aux normes de sécurité sanitaire requises pour l’accueil et le guidage de l’ensemble des femmes à l’ouvrage : planning de plages horaires de confection avec nombre d’inscriptions limité, préparation des postes  et matériel de travail, puis inscription et accueil, coordination des tâches, gestion des stocks...Certaines femmes équipées de machine à domicile viennent  aussi se fournir en matières premières  et en confectionnent chez elles puis  les rapportent aux associations qui les collectent. Des membres d’Arlène y participent aussi ainsi.

 La Mairie de Nantes fournit les tissus, les élastiques, le gel désinfectant. Livrés par Femmes en fil, les « doubles » - coupons de tissus en coton (un imprimé pour l’extérieur, un pour la doublure) - arrivent à l’association pré-taillés aux dimensions. Style Alpaga complète le stock avec de belles trouvailles dans sa réserve. Selon un modèle AFNOR défini, il faudra ensuite respecter les modalités de façonnage, repassage, assemblage et couture à la machine (les masques seront ensuite lavés à 60°C puis conditionnés pour la distribution).

Autant dire clairement qu’il faut savoir coudre, maîtriser la machine rapidement. Il ne s’agit pas d’un atelier « loisirs », ou d’initiation à la couture car la qualité du travail et l’efficacité sont au rendez-vous. Le temps est compté pour qu’un maximum de personnes soient protégées.

Ce qui n’empêche pas le plaisir manifeste et déclaré des participantes ! Au contraire. Si l’atmosphère est studieuse et concentrée sur le respect du protocole (tant technique que sanitaire), les femmes déclarent et répètent leur contentement à contribuer à ce projet commun, cadré par Tiphaine Pottier,- médiatrice sociale et culturelle-, dans la bonne humeur et la gentillesse. Elles sont à leur aise, font connaissance rapidement et envisagent des prolongements à cet atelier, des projets communs.

Ces bienfaits de "la belle ouvrage", du sens du travail et du lien social procurent satisfaction. Une satisfaction partagée par les actrices de l’association, toutes investies avec leurs jeunes adhérentes dans ce grand chantier qui revient, en cette période de crise.. aux femmes.

En effet, elles répondent à l’appel, à tout âge, le devancent même, mobilisant leurs compétences, leur force de travail avec un grand sens de l’intérêt général. En ces temps  de danger et de réorganisation sociale de secours, les priorités s’imposent : les femmes y occupent massivement les postes de ces travaux qui - plus moyen de le nier ou de l’ignorer - se révèlent essentiels.

Mais elles peuvent aussi aspirer, tout comme les hommes, à leur autonomie et au droit à la reconnaissance de leur travail. N’est-ce pas l’occasion à saisir ? Prendre ce tournant évident : recréer des emplois délocalisés, ici, pour les femmes, réorganiser le territoire avec des unités de production de proximité.

Saisissons la balle au vol ! Ce ne serait qu’intelligence sociale et dans le respect de l’égalitéE pour toutes les femmes.